vendredi 17 août 2012

Laurence anyways de Xavier Dolan, 2012



Je ne connais pas la filmo de Dolan, du moins n'ai-je vu aucun de ses autres films.
Quelle belle surprise !

Imaginez un cinéaste capable de vous plonger dans une époque passée et pourtant récente sans la rendre désuète, de nous faire partager le vécu de ses personnages en exploitant les tubes des années 80/90 sans susciter de nostalgie... bref, rien à voir avec Potiche d'Ozon (dans un tout autre registre il est vrai, mais également très touchant).
Le réalisme ne cesse de flirter avec une perception singulière de la réalité que des plans esthétisants et symboliques rendent sans peine, tel le tourbillon des feuilles d'automne que la photographie tirée du film (ci-dessus) illustre. Le temps alors s'arrête et communique, par des images (et du son !), des sentiments que nous serions bien en peine de nommer exactement. Autrement dit l'image véhicule tout un monde en se passant des mots et la magie du cinéma opère !
Les acteurs sont excellents, même si le jeu outré de Suzanne Clément me touche moins que celui, plus retenu des autres acteurs principaux. Saluons Mélvil Poupaud, plein de grâce, mais aussi Nathalie Baye qui semble avoir parfaitement intériorisé le personnage de cette mère complexe, et décomplexée dans sa relation avec son fils.
Une seule question - qui n'a strictement rien de cinématographique- m'a taraudée une bonne partie du film : pourquoi une femme née dans le corps d'un homme n'a-t-elle de relation amoureuse qu'avec des femmes, sans jamais se déclarer lesbienne (du moins je ne crois pas) ? Est-ce une manière de nous faire sortir des ornières et de faire sortir le specteur de sa vision sexuée de l'humanité ?

Un film à voir, un réalisateur à suivre.... d'autres bien sûr l'ont sans doute perçu dès son premier opus : J'ai tué ma mère.

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