jeudi 16 août 2012

La Belle Matineuse

Une Belle Matineuse : à la manière de ...

Pour les 1è L qui veulent connaître les sources de Du Bellay dans L'Olive :

Le topos de La Belle Matineuse paraît fréquent dans la littérature italienne de la Renaissance. Dans la poésie française de la Renaissance, en revanche, ce n'est pas un motif aussi fréquent qu'on pourrait le croire ; Yvonne Bellanger qui a écrit : Le jour dans la poésie française au temps de la Renaissance, publié en 1979 déclare [.148-152 ; sur Google books]:

 " les traits caractéristiques du motif de la Belle Matineuse (...) sont au nombre de trois :

1. la scène se passe explicitement au matin, au lever du jour ;
2. il y a affrontement, en tête-à-tête ou devant l'Amant, entre l'Aurore (ou le Soleil) et la Dame ;
3. et la Dame l'emporte.


À cela on pourrait ajouter un quatrième trait qui se trouve chez Du Bellay et chez Ronsard : c'est la honte ou la jalousie du Soleil ou de l'Aurore et sa réaction."
Toujours selon Y. Bellanger, les dizains de Scève ne respectent pas ces trois traits.
En dehors de Du Bellay et de Ronsard, on peut citer des extraits de textes poétiques écrits par Magny qui relèvent du topos de La Belle Matineuse, mais pas des poèmes entiers. ne sont mentionnées que deux allusions dont une "dans les Soupirs (1557), le temps d'un tercet :

L'or de ces beaux cheveux cil des Indes surmonte,
Les rais de ce bel oeil font obscurcir de honte
Les rayons du soleil quand plus clair il reluit.

Texte de Ronsard développant le topos de La Belle Matineuse :


De ses cheveux la roussoyante Aurore
Éparsement les Indes remplissait,
Et jà le ciel à longs traits rougissait
De maint émail qui le matin décore,

Quand elle vit la Nymphe que j’adore
Tresser son chef, dont l’or, qui jaunissait,
Le crêpe honneur du sien éblouissait,
Voire elle-même et tout le ciel encore.

Lors ses cheveux vergogneuse arracha,
Si qu’en pleurant sa face elle cacha,
Tant la beauté des beautés lui ennuie :

Et ses soupirs parmi l’air se suivants,
Trois jours entiers enfantèrent des vents,
Sa honte un feu, et ses yeux une pluie.
                                      Ronsard, Amours, sonnet XCV (1552-1553)


Un lien : http://www.site-magister.com/pleiade.htm

Au XVII è siècle : Textes de Voiture et de Maleville, souvent étudiés comme exemples types de sonnets développant le motif de "La Belle Matineuse"

 

Vincent Voiture (1598-1648) , La belle Matineuse

Des portes du matin l'Amante de Céphale
Ses roses épandait dans le milieu des airs
Et jetait sur les Cieux nouvellement ouverts
Ses traits d'or et d'azur qu'en naissant elle étale

Quand la nymphe divine à mon repos fatale
Apparut, et brilla de tant d'attraits divers
Qu'il semblait qu'elle seule éclairait l'univers
Et remplissait de feux la rive orientale.

Le Soleil se hâtant pour la gloire des Cieux,
Vint opposer sa flamme à l'éclat de ses yeux
Et prit tous les rayons dont l'Olympe se dore.

L'onde, la terre, et l'air s'allumaient à l'entour.
Mais auprès de Philis on le prit pour l'Aurore
Et l'on crut que Philis était l'astre du jour.

La belle matineuse par
Claude de Malleville (1597-1647)

Le silence régnait sur la terre et sur l'onde,
L'air devenait serein et l'Olympe vermeil,
Et l'amoureux Zéphire affranchi du sommeil
Ressuscitait les fleurs d'une haleine féconde.

L'Aurore déployait l'or de sa tresse blonde,
Et semait de rubis le chemin du Soleil ;
Enfin ce dieu venait au plus grand appareil
Qu'il soit jamais venu pour éclairer le monde,

Quand la jeune Philis au visage riant,
Sortant de son palais plus clair que l'Orient,
Fit voir une lumière et plus vive et plus belle.

Sacré flambeau du jour n'en soyez pas jaloux !
Vous parûtes alors aussi peu devant elle
Que les feux de la nuit avaient fait devant vous.

1 commentaire:

  1. Bonjour à tous
    J'aimerais que vous m'aidez un peu avec le sonnet de Claude de Malleville , j'ai un peu de mal à l'analyser merci d'avance

    RépondreSupprimer