vendredi 19 octobre 2012

Pour le journal du Goncourt ?

Le Terroriste noir de Thierry Monemembo



Si j'ai aimé ce livre ? Oui et non?
Oui, car j'ai littéralement adoré l'idée : la France sous l'occupation. La Seconde Guerre Mondiale, la Résistance, la collaboration, ça m'intéresse beaucoup ! Ce roman apporte notamment du suspense. J'aime la façon dont l'auteur nous laisse réfléchir, cogiter, pour ne pas nous donner la réponse, ou du moins plus tard dans l'histoire. Par exemple, Addi Bâ, héros et originaire de Guinée, pose très souvent  une question qui n'a cessé de m'intriguer : " À quelle distance sommes-nous de Chaumont ? " Mais que voulait-il aller faire à Chaumont en temps de guerre ? Je n'ai eu la réponse que bien plus tard.
J'ai aussi beaucoup apprécié la façon dont ce "nègre", rejeté de tous, détesté de par sa couleur de peau, est devenu membre à part entière de Romaincourt, l'étoile des Romaincourtiens...

Mais, malgré tous ces bons points, j'ai eu du mal à suivre l'histoire. Il y a beaucoup de retours en arrière, et beaucoup trop de personnages à mon goût. Et j'ai mis du temps à savoir qui était le narrateur. Mais finalement j'ai fini par comprendre que c'est Germaine, une jeune fille très proche d'Addi Bâ, qui raconte l'histoire.
La fin quant à elle est vraiment fantastique, bien qu'extrêmement tragique. (Sandy)

Partages de Gwenaëlle Aubry




Partages est un roman qui raconte à la fois la communauté et la séparation, ce qui unit et ce qui divise à la fois. Il forme un récit à deux voix. Deux voix distinctes et semblables à la fois. La première est celle de Sarah, une jeune fille de dix-sept ans qui est arrivée en Israël après l'attentat du 11 septembre. Elle est juive et sa famille vient de Pologne. La deuxième, celle de Leïla, du même âge. Elle est " née en cage " dans un camp de réfugiés en Cisjordanie. Elle est palestinienne.
Ces deux soeurs ennemies sont géographiquement proches mais séparées par l'histoire de leurs terres, de leurs familles ou de leurs communautés, tout rapprochement entre elles est donc immpossible.

Elles s'opposent par leurs cultures. L'une se définit par un verset de la Bible : " une flamme de feu passa entre les chairs partagées " ; et l'autre par un verset du Corna: " Elles le trouvèrent si beau qu'elles se firent des coupures aux mains."
Mais elles se ressemblent par leur quotidien, leurs hantises, leurs peurs, leurs traumatismes, leurs souvenirs des morts, les attentats, les représailles : elles parlent des mêmes guerres.
Le moment fort du livre est le moment où les jeunes filles se croisent. Elles ont partagé leurs reflets, étonnamment ressemblants, comme le raconte Leïla : " Et là, un instant, j'ai vu dans le cadre étroit deux images si semblables que je n'ai plus su qui je regardais." (p.28)
Dans la première partie, les deux voix sont emmêlées. Ensuite les jeunes filles évoquent chacune leur histoire.

J'ai eu du mal à savoir qui s'exprimait dans la première partie, car elles ressentent les mêmes choses dans leur vie quotidienne. Mais, au fil du récit, je me suis facilement laissé emporter par leurs histoires. De plus, j'ai eu du mal à m'identifier aux personnages, malgré notre âge assez proche, car nous avons des cultures et des modes de vie opposés. Beaucoup de termes m'étaient inconnus et rendaient ma compréhension plus compliquée. J'ai beaucoup aimé la manière dont G. Aubry abordait le conflit iasraélo-palestinien, qui me paraissait en partie flou auparavant. Elle utilise des phrases longues qui expriment les émotions des jeunes filles, parfois les nôtres.

Je conseille ce livre aux personnes qui veulent être touchées par ces longues phrases évocatrices et touchantes ou des faits historiques, par des destins tragiquement exprimés, par un partage des cultures, comme je l'ai été.
(Chloé)


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